J -10...

          Bon maintenant c'est sûr, on peut plus reculer. Je crois que j'ai rarement, peut-être même jamais, vécu une période aussi tendue, aussi bizarre. Pleins de sentiments opposés se mélangent : la joie, la tristesse, l'impatience, le doute... C'est pas facile en ce moment... L'autre jour, j'ai carrément craqué, je me suis mise à pleurer dans les bras de mon chéri parce que je n'en pouvais plus ; d'ailleurs rien qu'en d'y repenser ça recommencerait presque. J'ai craqué parce que je pensais à ces longs mois sans lui, presque 3, comment je vais faire ? Comment je vais m'en sortir sans lui à mes côtés ? Sans pouvoir me blottir dans ses bras ? Sans ses regards pleins de tendresse ? Sans tout le bonheur qu'il m'apporte ? Ca me parait tellement insurmontable parfois.

          Je suis ecartelée entre cette tristesse et la joie d'enfin rencontrer "ma" famille, de les connaître, la joie d'être en Espagne, de parler espagnol ; et tout ce que je vais voir et apprendre là-bas... Du coup parfois les nerfs lâchent comme je viens de le raconter. C'est d'autant plus difficile qu'on a beaucoup de ml à se voir Ludo et moi, soit il travaille, soit c'est moi, soit on est invités... Ca n'en finit jamais ; j'aurais tellement aimé qu'on puisse se retrouver un peu seuls tous les deux avant mon départ...

          J'ai du mal à me faire à l'idée que dans dix jours, j'y serai. Je ne sais pas comment ça se fait, c'est un peu comme si c'était pas moi qui partait, je ne réalise pas, je n'arrive pas à imaginer.

          En tout cas ce qui me fait plaisir, c'est que ma famille d'Espagne est très enthousiaste, ils sont très impatients que j'arrive ; ils n'arrêtent pas de me le répéter dans leurs mails, ça me touche et quand je les lis, j'oublie le côté triste.

          Par contre, je n'oublie pas mes peurs. J'ai des peurs plus ou moins ridicules qui apparaissent au fur et à mesure que la date approche, et notamment celle qu'au moment où j'arrive dans l'aéroport et que je les trouve, on n'arrive pas à se comprendre. J'imagine la scène où j'essaie de bredouiller des mots mais eux ne comprennent absolument rien à ce que je dis, mais pas un mot, RIEN, NADA !!! Et moi non plus d'ailleurs, je ne capte absolument rien quand ils parlent, comme s'ils parlaient une langue qui m'est totalement étrangère. C'est affreux, et en même temps c'est complètement con de penser à ça parce qu'il est clair que ça n'arrivera pas, on se comprend parfaitement à l'écrit alors même si ce sera certainement plus difficile à l'oral, on arrivera bien à comprendre quelques trucs de base ! 

          Bref, voilà en gros comment on se sent dix jours (dix petits, dix très petits jours) avant de partir... En résumé on se sent "entre-deux". Je pense que je réécrirai au moins une fois avant mon départ, je pense que mon état sera loin de s'être amélioré... Vive le stress, en plus je n'ai jamais pris l'avion de ma vie...! Au secours ! lol

          Par contre avant de terminer, je précise quand même une chose, c'est qu'à aucun moment je n'ai regretté (du moins jusqu'à aujourd'hui) d'avoir pris la décision de partir ; au pire je me suis dit que j'étais folle de partir 3 mois, mais jamais je n'ai pensé à vouloir tout annuler ou revenir en arrière pour effacer tout ça. Je veux toujours partir, c'est clair, seulement plus la date fatidique approche, plus le côte négatif de la séparation se fait sentir. Bref, je m'arrête là, je préfère me changer les idées plutôt que d'en parler trop longtemps, vaut mieux pas trop gamberger dans des cas comme celui-ci. Hasta pronto !